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Pourquoi chercher les mutations dans le cancer du poumon ?


Les mutations oncogéniques dans le cancer du poumon sont un sujet clé dans le domaine de l'oncologie. Rechercher ces mutations en cas de CBNPC non épidermoïde permet de choisir le traitement le plus adapté à la maladie. Voici un aperçu des principales mutations recherchées :


La mutation du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR)

L'une des mutations les plus fréquentes dans le cancer du poumon est la mutation de l'EGFR présente chez environ 10 à 15% des patients atteints de CPNPC. Cette mutation conduit à une activation anormale du récepteur, favorisant la croissance cellulaire incontrôlée. Les patients porteurs de cette mutation peuvent bénéficier de thérapies ciblées, telles que les inhibiteurs de l'EGFR, qui bloquent spécifiquement l'activité du récepteur.


La mutation de l'anaplastic lymphoma kinase (ALK)

La fusion du gène ALK avec d'autres gènes, tels que EML4, est présente chez certains patients atteints de CBNPC dans environ 3 à 5%. Cette mutation conduit à la formation d'une protéine anormale qui active des voies de signalisation favorisant la survie et la croissance des cellules cancéreuses. Des inhibiteurs spécifiques de l'ALK, tels que le crizotinib, sont utilisés pour cibler cette mutation.


La mutation sur le gène ROS1

Une mutation sur le gène ROS1 peut entraîner une protéine de fusion anormale qui induit la prolifération des cellules cancéreuses. Des inhibiteurs de ROS1 en thérapie ciblée orales peuvent être envisagées.


Il existe de nombreuses autres anomalie moléculaires (RET, Braf, MET, KRAS, NTRK, HER2…) pour lesquelles des thérapies ciblées sont à l’étude. Bloquer ces voies de prolifération permet de bloquer le processus de multiplication des cellules cancéreuses. Le séquençage génétique et les tests de biomarqueurs aident les médecins à identifier ces altérations et à choisir le traitement le plus approprié pour chaque patient.


Il convient de noter que ces mutations ne représentent qu'une partie des altérations génétiques observées dans le cancer du poumon. La recherche continue d'identifier de nouvelles mutations et de développer des thérapies ciblées correspondantes. Les avancées dans la compréhension des mutations spécifiques dans le cancer du poumon ont ouvert la voie à une médecine de précision, permettant de personnaliser les traitements en fonction du profil génétique unique de chaque patient.


La recherche du PD-L1 (Programed death-ligant 1)

Afin de choisir le traitement le plus adapté au cancer, il est important, dans le CBNPC, de rechercher un biomarqueur qui est le PD-L1. Il s’agit d’une protéine exprimée par les cellules tumorales et qui est impliquée dans la la réponse immunitaire. L’immunothérapie consiste à bloquer la liaison entre le PD-L1 et le PD-1, récepteur situé sur les lymphocytes, afin de stimuler le système immunitaire pour combattre le cancer. Dans le cancer du poumon, l’immunothérapie est utilisée depuis 2015. La connaissance de ce statut PD-L1 est une information importante dans le CBNPC pour adapter le traitement dans certaines situations.

Rédaction : Dr Chantal Decroisette, Pneumo-Oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon

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