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Congrès - ASH 2023 - L'impact de la pollution de l'air sur le risque de myélome


Des recherches récentes, notamment présentées lors du congrès américain d'hématologie (ASH) en 2023 à San Diego, nous informent sur les dangers des microparticules dans l'air et leur lien avec le myélome.


La pollution de l'air extérieur contient différents gaz nocifs, tels que le dioxyde de carbone (CO2), le dioxyde d'azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2) et l'ozone (O3), ainsi que de très petites particules (inférieures à 2,5 microns). Cette pollution provient principalement des émissions des véhicules, de la combustion de combustibles fossiles et des déchets industriels. Elle a été associée à la mortalité de façon globale, aux pathologies respiratoires et à certains cancers. Une étude présentée au congrès s’est intéressée à la relation entre ces microparticules et le myélome, un cancer du sang.

Le myélome est la conséquence d’une prolifération excessive dans la moelle osseuse, d’un type de globule blanc appelé plasmocyte, devenu anormal. Cette maladie peut causer plusieurs problèmes de santé, comme de l'anémie, des problèmes rénaux, des douleurs osseuses sévères et un risque accru de fractures du fait de la prolifération des plasmocytes dans l’os. Elle touche principalement des sujets âgés de plus de 65 ans. Elle est la deuxième forme d’hémopathie (maladie du sang) maligne la plus courante. Les facteurs de risque incluent l'origine ethnique, le surpoids et parfois des prédispositions génétiques. Des études suggèrent que la pollution de l'air pourrait jouer un rôle dans le développement de cette maladie.

Une étude sur les patients atteints de myélome multiple dans le Bronx, New York, entre 1997 et 2018, a, en effet, montré que l'exposition à des niveaux élevés de microparticules dans l'air - au-dessus des normes fixées par l'Organisation Mondiale de la Santé - est associée à un risque accru de développer ce type de cancer et à une réduction de l'espérance de vie après le diagnostic du myélome, même en tenant compte d'autres facteurs de risque connus du myélome et du tabagisme.

L’exposition aux microparticules peut donc être associée à d’autres maladies que les seules pathologies respiratoires classiquement décrites. Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces données mais, il semble important au vu des nombreuses études sur le sujet de poursuivre les efforts visant à diminuer les émissions de microparticules dans l’environnement.


Rédaction : Dr Pierre-Edouard Debureaux, Hématologue à l'hôpital Saint-Louis, d’après le congrès de l’ASH

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